Santa Fe de Bogotá

Ils s’arrêtent aux coins des rues dire bonjour,
confabulant, murmurant, augurant
les bénéfices de la semaine d’après.

Pour eux pas de signaux de mort
qui punissent les rues
ni l’odeur des âmes gisantes
exhalant les durs midis
de mars.

La vie cahote,
le voleur ou le ministre
dorment un sommeil
de cinq siècles déjà.

Seuls les fous, ululant sur les places,
sont heureux.

Traduit par Jean Michael Fossey